1. La structure problématique-classique (thèse / antithèse / synthèse)
Très répandue dans la philosophie scolaire et les essais argumentatifs.
> Intro : poser une question ouverte
Partie 1 : thèse dominante (ce que “l’on croit”)
Partie 2 : objections / limites (ce qui ne va pas)
Partie 3 : dépassement (réponse plus fine)
→ Forme dialectique, très typique du bac français, héritée d’Aristote et Hegel.
2. La structure en ‘entonnoir’ (presse / opinion)
Très utilisée dans les tribunes, articles de journaux, éditoriaux.
> Accroche : un fait concret, une image, une anecdote
Cadre : le contexte (chiffres, citation, rappel historique)
Problème : où est le malaise ?
Thèse : position forte (indignation / proposition)
Arguments : justifications, exemples, conséquences
Conclusion : appel à l’action, ouverture symbolique
→ C’est la forme "de la cause", orientée vers l’effet rhétorique.
3. La structure logique cumulative (scientifique / universitaire)
> Question de recherche
Hypothèse
Méthodologie
Résultats
Discussion
Conclusion / ouverture
→ Typique des articles académiques, des rapports, des essais rigoureux.
→ S’inscrit dans un “discours cumulatif” (apport au savoir).
4. La structure narrative inductive (essayiste / littéraire)
Utilisée par des philosophes-écrivains comme Camus, Orwell, ou Ta-Nehisi Coates.
> Récit ou situation vécue
→ Réflexion progressive
→ Généralisation philosophique / politique
→ C’est une structure inductive, qui part du sensible pour penser l’universel.
5. La structure polémique ou pamphlétaire
Courte, incisive, tranchante.
> Accusation / dénonciation
Démonstration rapide ou provocante
Conclusion lapidaire ou ironique
→ Forme Nietzschéenne / Zemmourienne / Cioranesque.
Parce qu’elles capitalisent de l’attention (elles retiennent le lecteur)
Elles permettent de classer rapidement ce qu’on lit : vrai ? biaisé ? intéressant ?
Elles sont formées socialement et reproduites scolairement, médiatiquement.
Elles organisent l’autorité du discours (scientifique, politique, militant, poétique).
Ce sont des organons discursifs :
- Elles découpent le flux du monde pour le rendre lisible.
- Mais elles rigidifient aussi l’intensité, figent la pensée en gabarit.
Une pensée protokinienne chercherait peut-être à désorganiser ces typitalités :
– soit par des formes fragmentées, rythmées,
– soit par des écritures en intensité (les attentions, libidos et gradient),
– soit par une progression par vibration plutôt que par logique d’argument.